Jean-Luc TRICOT "Vitraux & bas-reliefs"

Jeudi, 28 Septembre, 2017 - Samedi, 7 Octobre, 2017
Jeudi, 28 Septembre, 2017 - 18:30 - 21:00

Après avoir fais des études en bande-dessinée et illustration, Jean-Luc Tricot (1976), inspiré par l’art urbain (Street Art), bien que ne s’en revendiquant pas, pratique la peinture au pochoir et à la bombe ainsi que la photographie.
(La peinture au pochoir se pratique au moyen d’une matrice de carton ou de métal, pour reproduire des dessins sur toute surface plane)
Il développe par la suite une technique dérivée de ces trois formes d’expression (dessin, pochoir photographie) pour réaliser des caissons lumineux qui ne sont pas sans évoquer l’art du vitrail.
 
JLT : « Le pochoir me paraissant plus intéressant, je l'ai utilisé comme objet de l'œuvre et non plus comme outil. Tout d'abord en superposant plusieurs pochoirs et en créant ainsi des lignes de niveau qui séparent les zones de couleurs et de valeurs différentes. Ensuite sous forme de vitrail. »
 
Ses portraits (familiers ou anonymes ?) empreints de sensualité sont des messages forts et simples exprimés au moyen de formes linéaires et pures, un usage limité de la couleur, et des effets de contrastes renforcés par la lumière projetée par le revers.
 
JLT : « La lumière est un axe important dans mon travail. Elle est représentée comme transcendante, tombant sur les personnages. Elle est réelle grâce à l'utilisation de caisson lumineux et est ainsi immanente à l’œuvre. Elle est également l'outil (laser) qui me permet de découper mes images. »
(Le pochoir peut être découpé dans divers matériaux, en l’occurrence des plaques de bois, au moyen d’un rayon laser.)
 
Bien au delà du portrait, et dans une suite logique, la représentation du corps complète cette recherche d’expression de l’ « humain ». Si l’artiste s’en défend (« La représentation du corps de l'autre comme objet devenant réellement un objet dans sa forme finale », à savoir l’œuvre-objet), l’humanité/fragilité qui s’en dégage semble immanente.
 
Les images sont simples et communes à tout un chacun. Multiculturelles aussi.
De cette élémentarité transcendée par la lumière, mère du vitrail, ressort une forme de mystique athée (au sens de ce qui a trait au mystère, aux choses cachées ou secrètes).
On songe au travail de Frank Shepard Fairey (1970, Charleston, Caroline-du-Sud, artiste américain, sérigraphiste, muraliste et illustrateur).
 
 
Enfin JLT explore actuellement le thème des cartes du monde, dévoilant l'obstination de représenter ce dernier de manière erronée.
La représentation tronquée de notre monde (par méconnaissance mais aussi pour raisons politiques), pourtant admise par tous depuis le milieu du 16ème siècle (projection de Mercator), est ici revue par l’artiste qui redistribue les cartes selon un nouvel ordre imaginaire.
 
Le sens et l’esthétique de certaines oeuvres sont renforcés par l’insertion de locutions latines qui font sens.
 
Mais n’est-ce pas la fonction première de l’art du vitrail  que de raconter une histoire peut-être essentielle ?