Jacques Cassiman

Jeudi, 18 Janvier, 2018 - Samedi, 27 Janvier, 2018
Jeudi, 18 Janvier, 2018 - 18:30 - 21:00

Jacques CASSIMAN (1940) a toujours nourri une passion pour le dessin. Ecole Saint-Luc (Schaerbeek) puis Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Il se familiarise aussi à la sculpture en modelage et à la taille directe.

Caractériser la peinture de Jacques Cassiman, c’est nécessairement renvoyer à la maîtrise du trait aux effets de matière picturale et au trompe l'œil. Les compositions sont toujours basées sur des réseaux décalés de verticales et horizontales. Elles dégagent des allures de constructions où dominent les bleus, les bruns et les gris aux sobres accents, déclinés en tons plutôt qu’en couleurs. Sa méthode de travail est disciplinée par la lenteur et le soin. Le temps qui passe crée pour son regard les conditions d’un retrait utile. Il parle d’un « mûrissement » de son acte de peindre. Ainsi, maints travaux portent-ils plus d’une date. 

Si des présentations antérieures ont donné à « voir » murs, portes, palissades, ventaux, fenêtres, stores, renvoyant à l’espace clos, l’exposition actuelle ne fournit pas ses clefs à première lecture.

L’exclusion, les antagonismes, les excès de la censure, la violence gratuite sont des thèmes affleurant en sourdine, certes…Toutefois, les tableaux actuels ne sont plus conçus selon la «figuration critique » qui lui a été chère (Hopper et aussi Hockney comptent parmi ses artistes favoris). Parfois d’anonymes architectures de verre et de pierre créent les conditions d’une atmosphère ou d’un ressenti auquel le peintre nous convie aujourd’hui.

A cet effet, l’accent est mis sur des assemblages plus matiéristes : sable, résine, griffures…conjuguées à l’application de plusieurs couches de medium. Plus d’une composition suggère la présence immatérielle d’un rai de lumière oblique. La toile se trouve partagée en zones de vibration complémentaires. Elles opèrent en caisses de résonnance pour le climat qui y prévaut. 

Non sans un clin d’œil, le peintre, sculpteur, et créateur de bijoux a également imaginé une collection de d’ «emboîtages ». Façonnées en carton, ces entités ne rappellent-elles pas les blocs de construction de notre enfance ? Un charme indicible s’en dégage. Comme des pièges-au-regard, la subtilité des patines qui les habillent s’appellent : marbre, pierre, plâtre, bronze ou terre !

Michel Van Lierde, 2017

 

La peinture de Jacques Cassiman (1940) tire ses caractéristiques du silence qui l’anime.Géométrique, elle étale des écrans d’ombres et de lumières articulés en rais, découpant l’espace pour former des ensembles aux allures de trompe l’oeil constructiviste.

Tout cela semble saisi dans l’instant et fixé pour l’éternité.

La douce harmonie des tons gris, et des terres sourdes est renforcée par une matière picturale mêlée de sables qui apportent une intensité vibratoire caractéristique des oeuvres de Cassiman.

De façon beaucoup plus ludique une autre partie de l’exposition nous fait découvrir un pan encore inconnu du travail de l’artiste. 

Ses structures géométriques rappellent les jeux de cubes de notre enfance. Des emboitages de carton magnifiquement patinés qui évoquent l’acier Corten, le béton, le bronze … Des couleurs et des formes dont la vocation première est de soigner, comme le découvrira le visiteur bien entendu curieux ….

Jean-Philippe Braam, 2018

 

Un très bel article de Muriel de crayencour publié ce 18 janvier dans le magazine d'art Mu-inthecity.com :

http://mu-inthecity.com/2018/01/jacques-cassiman-galerie-jph-braam/